Randonnée le Camino? Pourquoi ça vaut le détour sur la Variante Espirtual

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Nous traversons une forêt sur la côte galicienne à l’aube. « Papa est là », dis-je à ma partenaire Liz, alors que nous trébuchons sur un chemin pavé à travers une pinède, la ville de Poio et le monastère où nous avons passé la nuit à disparaître dans un souvenir bien en dessous. Au cours des deux années qui ont suivi son décès, il est devenu courant que mon père fasse sentir sa présence à des moments particulièrement poignants vers la fin d’un long voyage.

Papa est de nouveau avec nous sur la Variante Espiritual.

Pendant près de 1 300 ans, les pèlerins chrétiens ont parcouru le Camino de Santiago, suivant diverses routes sinueuses à travers l’Europe, menant à la citadelle espagnole médiévale de Saint-Jacques-de-Compostelle, où les restes de Saint Jacques l’apôtre seraient enterrés. Et tandis que l’itinéraire commençant en France recueille environ 80 % du trafic de pèlerins ces jours-ci, le sentier sur lequel Liz et moi nous sommes retrouvés – le Camino Portugués – en compte environ 20 %.

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C’est encore assez de trafic pour remplir le nombre abondant d’auberges et d’albergues parsemant le chemin de près de 300 km de Porto à Santiago pendant la haute saison. Mais sur la Variante Espiritual, cette foule est réduite à presque rien. C’est le genre d’endroit où vous retrouver seul avec vos pensées, votre partenaire ou les fantômes qui hantent vos pas autour de la planète.

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Vue du Monastère de Poio © Joe Sills/Khmer Network

Vers la fin du voyage moyen de deux semaines au départ de Porto, les pèlerins sont confrontés à un choix : ajouter plusieurs jours au voyage en faisant un détour de 28 km par les cols de la Variante Espiritual ou faire un sprint d’une journée jusqu’à Padron, une ville à seulement une journée de marche de la ligne d’arrivée.

La plupart optent pour le beeline. Je suggère d’ajouter non pas deux, mais trois jours pour les vues d’un autre monde sur la Variante Espiritual.

Commençant juste à l’extérieur de Pontevedra, les flammes de pierre bien marquées du Camino Portugués sont remplacées par de minuscules panneaux en bois et le rocher occasionnel peint avec une flèche jaune. Le flux constant de voyageurs du monde qui parcourent la route centrale du Camino Portugués devient une poignée de vagabonds parcourant les villages, les bois et les vignobles bordant ce détour. Ici, on pourrait passer une journée entière sans entendre le salut omniprésent des pèlerins de « Bom Caminho! »

Arrêtez-vous au Mosteiro de San Xoan de Poio

Les murs d’albâtre du Mosteiro de San Xoan de Poio dominent la ville de Poio à seulement une demi-journée de marche de la route centrale de Pontevedra, où la plupart des pèlerins se retrouvent enfermés pour la nuit. L’excitation de se séparer du sentier principal peut inciter les voyageurs à dépasser cet imposant monolithe du XVIIe siècle ; mais un trésor de cloîtres bordés de mosaïques et le tombeau sans prétention de Saint Trahamunda les invitent à s’attarder.

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Joe Sills et Liz Hooper se détendent au Mosteiro de San Xoan de Poio © Joe Sills/Khmer Network

Le monastère a été fondé au VIIe siècle et un hôtel attenant, géré par l’Ordre de Notre-Dame de la Miséricorde, offre un logement confortable et un bar pour les fatigués. Après près de deux semaines à transporter de lourds sacs à dos depuis Porto, Liz et moi sommes plus qu’heureux de nous enregistrer tôt au monastère et de reposer nos os en explorant les terres et la ville en contrebas.

Une vue imprenable et une cuisine espagnole traditionnelle peuvent être trouvées au restaurant A Nova Cepa à proximité, tandis que les pèlerins à la recherche d’une atmosphère plus décontractée devraient envisager une descente vers le Café-Bar Aquelo.

Le monastère avec un conte de chevalier

Partez tôt de Poio (les religieuses vous donneront le petit-déjeuner) et faites l’ascension de près de 2 000 pieds sur le mont Castro jusqu’au Mosteiro de Armenteira. Après un départ au lever du soleil à Poio, notre groupe de deux se rend au deuxième monastère de la Variante Espiritual vers 13h00, ne se reposant que brièvement dans une glacière pleine de boissons gratuites laissées aux pèlerins à mi-chemin du sommet.

Le résultat d’une matinée passée à gravir des sentiers de montagne étroits, dont beaucoup se sont usés dans le paysage au fil des siècles, est époustouflant. L’enclave du XIIe siècle à Mosteiro de Armenteira a été fondée par un chevalier cistercien qui aurait passé 300 ans perdu dans une vision du paradis offerte par la Vierge Marie dans les bois voisins.

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Visite du monastère de Armenteira © Joe Sills/Khmer Network

Le terrain abrite une albergue proposant un hébergement nocturne et une poignée de restaurants et de boutiques de souvenirs. Les arcades en pierre taillées à la main ici sont également la marque des hautes eaux d’un chemin de conte de fées que les pèlerins peuvent choisir de parcourir en une journée ou de profiter le matin. Son entrée se trouve juste à l’extérieur des portes.

La Route de la Pierre et de l’Eau

Les chutes d’eau, les anciens aqueducs et les ruines couvertes de mousse des moulins à eau galiciens nous éloignent du Mosteiro de Armenteira alors que la Variante Espiritual dévalait le mont Castro vers la mer. « Cela n’a même pas l’air réel », a déclaré Liz alors que des rayons de soleil fluorescents traversaient la canopée de la forêt, illuminant les graines de pissenlit dansant au-dessus du ruisseau gargouillant. Ici, la Variante Espiritual rejoint la Ruta da Pedra e da Agua (La Route de l’Eau et de la Pierre) pour un segment de sentier de 8,2 km qui vaut plusieurs jours de marche à atteindre.

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Route de l’eau et de la pierre Variante Espiritual Camino de Santiago © Joe Sills/Khmer Network

En milieu d’après-midi, nous nous retrouvons dans une course contre la montre pour accomplir un saut ambitieux de plus de 20 km de Poio à un hôtel à Vilanova de Arousa ; et nous nous blâmons pour ne pas avoir réservé une nuit supplémentaire à Armenteira, qui se trouve presque à mi-chemin. Pourtant, un après-midi passé à chasser la lumière du jour le long des eaux ondulantes du Rego de Armenteira de la taille d’une pinte et du plus grand et plus paresseux Rio Umia avant de traverser un paysage chargé de vignobles dans Vilanova de Arousa parsemé de bars a fait passer les kilomètres rapidement.

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Collectionner un timbre lors d’un voyage maritime

Si vous collectionnez des timbres de passeport pour gagner votre Compostelle à Santiago, la dernière étape de la Variante Espiritual offre votre seule chance d’en gagner un sur un bateau.

Pour ce faire, Liz et moi nous relevons aux aurores pour un rendez-vous à quai avec Amare Turismo Nautico. Nous faisons du stop sur 28 km en remontant le Rio Ulla jusqu’à Pontecesures, où nous nous dirigerons vers Padron et ferons un sprint final jusqu’à la ligne d’arrivée à Santiago. Cette traversée de l’eau suit la route légendaire des restes de Saint-Jacques comme ils l’ont fait autrefois, en passant devant une multitude de croix de pierre marquant leur chemin présumé il y a plus d’un millénaire. Dans le brouillard du matin, nous passons devant les vestiges d’une histoire plus récente – chaloupes vikings et fortifications médiévales destinées à protéger la région des envahisseurs du nord.

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Joe Sills le long de la Variante Espiritual. © Liz Hooper/Khmer Network

Deux heures après avoir sauté à bord, nous retrouvons nos bottes sur la terre ferme où un duo de pèlerins à cheval galopent vers l’est en direction de Santiago. Je plisse les yeux à travers le soleil éclatant en regardant les chevaux danser par une file de voyageurs encore plus vêtus de cannes et de sacs à dos, leurs silhouettes rétrécies évoquant des histoires d’aventures à cheval racontées par mon père il y a plus de trois décennies. Et alors que les coureurs passent au-delà de l’horizon, je peux presque sentir le sourire accueillant de mon père qui regarde à mes côtés.

Nous sommes de retour sur la route principale du Camino Portugués maintenant. La plupart de nos compagnons pèlerins auront manqué les moulins à eau en ruine, l’histoire du chevalier et des religieuses barmans sur la Variante Espiritual. Liz, papa et moi les rencontrerons tous à Santiago ce soir.

Comment y arriver

Prenez le Camino Portugués depuis Porto. Les routes côtière et centrale mènent toutes deux à Pontevedra, où les pèlerins peuvent s’arrêter à la signalisation bien indiquée pour la Variante Espiritual juste au nord de la ville. Pendant la haute saison, mai-août, je recommande de réserver à l’avance les nuits dans les monastères (généralement moins de 50 €). Wise Pilgrim propose un guide pratique sur smartphone du Camino Portugués pour vous aider à vous orienter lorsque les balises deviennent rares.

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